Phénomènes d'hybridation dans le catalogue des jeux de Fischart (Geschichtklitterung, chap. 25)
Hybridisierung in Johann Fischarts Spiele-Katalog (Geschichtklitterung, cap. 25)
modifié le: 2013-03-27
 

Dans l’adaptation qu’il donne du Gargantua de Rabelais sous le titre d’Affentheuerlich Naupengeheuerliche Geschichtklitterung (1575, 1582, 1590), Johann Fischart parodie les différents domaines du savoir de son époque. Pour ce faire, il reprend à Rabelais le procédé du catalogue et de la liste, mais en l’étendant de façon considérable. Cela est particulièrement visible dans le catalogue des jeux : 217 noms de jeux chez Rabelais, plus de 600 noms chez Fischart. S’il s’agissait notamment chez Rabelais, dans le cadre d’une réflexion humaniste sur la pédagogie, de donner un exemple de mauvaise éducation, il n’est plus question chez Fischart de démontrer quoi que ce soit, mais au contraire de mettre au premier plan, de façon très claire, les excès de la langue. Le catalogue de Fischart se caractérise en particulier par une hétérogenèse volontairement poussée : Fischart ne rassemble pas seulement des noms de jeux, mais aussi de danse et de devinettes, ainsi que des extraits de chansons ; ce faisant, il ne se limite pas au domaine allemand, mais insère des expressions néerlandaises et françaises, notamment, qu’il tire de différents dictionnaires. Le tourbillon que provoque ce catalogue en raison de son hétérogenèse apparaît moins comme un accident de traduction que comme une stratégie délibérée de prolifération de la langue et d’obstruction du savoir. L’intervention cherche à montrer la façon dont l’entremêlement, dans ce catalogue, des techniques de la traduction, de la citation et du jeu de mots contribuent à l’hybridisation de la langue.  

Johann Fischart parodiert in seiner deutschen Übertragung von Rabelais’ Gargantua unter dem Titel Affentheuerlich Naupengeheuerliche Geschichtklitterung (1575, 1582, 1590)  Wissensfelder seiner Zeit. Fischart übernimmt zu diesem Zweck Rabelais’ Praxis des Katalogisierens und Listens, er erweitert Rabelais’ Kataloge quantitativ erheblich. Dies zeigt sich insbesondere im Spielekatalog: Den 217 Spielen in Rabelais’ Gargantua stehen bei Fischart über 600 Namen von Spielen gegenüber. War die Ostentation des Spieleverzeichnisses bei Rabelais noch als Negativexempel im Rahmen einer humanistischen Bildungsdiskussion zu situieren, so löst sich Fischarts Katalog von solchen Demonstrationszwecken, wodurch der sprachliche Exzess deutlicher in den Vordergrund rückt. Fischarts Spielkatalog ist insbesondere durch eine mutwillig betriebene Heterogenese gekennzeichnet: Fischart versammelt nicht nur Spiele-Namen, auch Tänze, Rätsel, Segmente aus Liedtexten werden geboten, auch beschränkt sich Fischart nicht auf deutschsprachige Bezeichnungen, sondern bezieht niederländische, französische und andere Ausdrücke ein, die er aus Wörterbüchern exzerpiert. Die der Heterogenese geschuldete Wirrnis des Katalogs erscheint weniger als Betriebsunfall der Übersetzung, vielmehr ist davon auszugehen, dass sie als gezielte Strategie der Proliferation von Sprache und der Obstruktion von Wissen zum Einsatz gebracht wird. Der Vortrag sucht aufzuzeigen, wie in diesem Katalog Techniken des Übersetzens, des Exzerpierens und des Sprachspiels ineinandergreifen und so Sprache hybridisieren.

 

 
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