ATELIER N° 2 (21 ET 22 JANV. 2011) : LES ATELIERS D'IMPRIMEURS, LIEUX D'EXPéRIMENTATION DES LANGUES VERNACULAIRES EN EUROPE
modifié le: 2011-07-01
 

Organisation scientifique : Jan-Dirk Müller (LMU) et Elsa Kammerer (Lille 3).

Druckeroffizinen: europäische Laboratorien der Volkssprachigkeit

 

PROGRAMME

 

AFFICHE

 

Pour saisir la dynamique des langues vernaculaires au XVIe siècle à l'échelle de toute l'Europe, ainsi que leur constante interdépendance, on aimerait, lors de ce séminaire, se concentrer sur les ateliers d’imprimeurs comme des lieux privilégiés de confrontation des langues, en y évaluant aussi bien les dimensions linguistiques et culturelles que politiques et confessionnelles. De ce point de vue, l’étude d’ateliers parisiens particulièrement réceptifs aux productions en langue vernaculaire (Viet), ou dont le plurilinguisme doit se comprendre en lien avec la Cour de France (Balsamo), ou encore l'analyse d'une ville de passage et de frontière comme le « creuset lyonnais », où l'intense production imprimée mêle le français et l'italien, mais aussi l'espagnol et l'allemand, l'anglais et le néerlandais (Kammerer) peuvent donner autant de résultats qu’une analyse plus large qui embrasse toute une région : le Sud-Ouest allemand (Müller/Brockstieger/Hon/Schaffert) constitue un exemple privilégié de zone de frontière et de contact où se rencontrent l'Allemagne, la Suisse et la France, le français et l'allemand, les catholiques, les luthériens et les réformés. Dans ces lieux concrets de collaboration constante des imprimeurs et des libraires avec les éditeurs, les traducteurs, les graveurs et les poètes se joue la confrontation de différentes impulsions culturelles dont la littérature se fait l'écho. Cette constellation se révèle d'ailleurs particulièrement féconde pour la langue vernaculaire allemande dont la capacité à s'affirmer comme une langue littéraire doit sans cesse faire ses preuves face au latin et aux langues romanes, plus avancées en ce domaine. En adoptant une perspective résolument européenne, il s'agit, à partir d'études de cas bien précises qui prennent en considération les facteurs liés au lieu d'implantation des ateliers, aux réseaux de personnes dans lesquels ils s'insèrent et aux intérêts propres des imprimeurs (publications musicales : Groote, traductions de la Bible : Engammare), de mieux comprendre comment les officines d'imprimeurs participent activement à l'élaboration des langues vernaculaires durant cette période. Plusieurs chercheurs de renommée internationale ont accepté de participer à ce séminaire afin de nourrir la réflexion de l’équipe d’Eurolab.